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l’hyperthermie en oncologie

L’hyperthermie oncologique consiste en l’application contrôlée de chaleur (entre 39°C et 45°C) comme traitement complémentaire en oncologie. Elle ne vise pas à détruire directement la tumeur, mais agit comme un puissant sensibilisateur biologique, renforçant l’efficacité de la radiothérapie et de la chimiothérapie.

Bénéfices validés par des preuves de haut niveau (essais cliniques de phase III et méta-analyses) :

  • Amélioration de la survie globale (OS) et du taux de réponse complète (CR).
  • Réduction significative du risque de récidive locale dans plusieurs types de cancer.
  • Sécurité démontrée, sans augmentation notable de toxicité sévère.

Comment ça marche?

L’hyperthermie oncologique agit à plusieurs niveaux biologiques en tirant parti d’une caractéristique essentielle : les cellules cancéreuses présentent une sensibilité accrue à la chaleur par rapport aux cellules normales.

Le traitement consiste à chauffer la tumeur, généralement à une température d’environ 42,5 °C, à l’aide d’une énergie délivrée par micro-ondes ou radiofréquence. Cette élévation contrôlée de la température repose sur le principe selon lequel la chaleur endommage préférentiellement les cellules tumorales. En effet, leur vascularisation désorganisée et inefficace empêche une dissipation adéquate de l’excès thermique, entraînant leur déstabilisation et leur destruction. À l’inverse, les cellules saines, dotées d’un réseau vasculaire fonctionnel et régulier, parviennent à évacuer la chaleur sans subir de lésions significatives.

L’hyperthermie cible plus particulièrement les cellules tumorales en phase S du cycle cellulaire, une période où la radiothérapie et la chimiothérapie se révèlent souvent moins performantes. Cette spécificité confère à l’hyperthermie un rôle synergique : elle renforce l’efficacité de ces traitements conventionnels et contribue à améliorer la réponse thérapeutique globale du patient.

 1. Effet sur la radiothérapie (radiosensibilisation)

Les tumeurs solides présentent souvent des zones mal oxygénées (hypoxiques), ce qui les rend plus résistantes à la radiothérapie.

L’élévation de la température (40–43°C) provoque une vasodilatation et une meilleure circulation sanguine dans la tumeur.

Résultat : la tumeur reçoit plus d’oxygène → ce qui augmente l’efficacité des rayons X, car l’oxygène favorise la production de radicaux libres capables de casser l’ADN tumoral.

De plus, la chaleur bloque les mécanismes de réparation de l’ADN endommagé dans les cellules cancéreuses → elles deviennent donc plus vulnérables à la RT.

2. Effet sur la chimiothérapie (chimiosensibilisation)

La chaleur provoque une perméabilité accrue des membranes cellulaires : les médicaments pénètrent plus facilement dans la cellule tumorale.

La microcirculation sanguine dans la tumeur est améliorée → ce qui favorise la distribution des agents chimiothérapeutiques.

Certains médicaments comme la Cisplatine, la Mitomycine C ou la Doxorubicine voient leur activité cytotoxique amplifiée par la chaleur, car les réactions chimiques qui endommagent l’ADN sont plus efficaces à température élevée.

immunothéparie
3. Effet immunologique (stimulation du système immunitaire)

La mort des cellules cancéreuses sous l’effet combiné de la chaleur et des traitements entraîne la libération de protéines de stress (Heat Shock Proteins – HSPs).

Ces protéines agissent comme des “signaux d’alarme” pour le système immunitaire, attirant les cellules immunitaires vers la tumeur.

Ce mécanisme peut transformer une tumeur dite “froide” (indifférente au système immunitaire) en tumeur “chaude”, c’est-à-dire reconnaissable et attaquable par les défenses naturelles.

Cela crée un effet “vaccin in situ” : le corps apprend à reconnaître et à combattre les cellules cancéreuses.

cellules cancéreuses
4. Effet direct sur la cellule cancéreuse

Les cellules tumorales possèdent une mauvaise capacité de dissipation thermique à cause de leur désorganisation vasculaire → elles chauffent donc plus vite que les tissus sains.

Au-delà de 43°C, certaines cellules cancéreuses entrent en apoptose (mort cellulaire programmée) ou subissent des lésions irréversibles.

Hyperthermie et qualité de vie

L’hyperthermie oncologique ne se limite pas à améliorer l’efficacité des traitements du cancer : elle joue aussi un rôle essentiel dans la qualité de vie des patients. Associée à la radiothérapie ou à la chimiothérapie, elle contribue à soulager la douleur – notamment en cas de métastases osseuses – et accélère le temps de récupération.

De nombreuses études cliniques montrent que l’hyperthermie permet :

  • une diminution de la douleur et des symptômes liés à la maladie,
  • une réduction de la fatigue et une meilleure tolérance aux traitements,
  • une amélioration de la fonction physique et du bien-être émotionnel,
  • des bénéfices durables, qui se maintiennent plusieurs mois après la thérapie.

Sans augmenter de manière significative les effets secondaires graves, l’hyperthermie agit aussi au niveau biologique (activation immunitaire, protection des tissus, induction de protéines de choc thermique). Dans certains cas, elle contribue à préserver des organes et fonctions vitales, renforçant ainsi le confort et l’autonomie des patients.

En résumé, l’hyperthermie est une approche centrée sur le patient, qui associe efficacité thérapeutique et amélioration tangible de la qualité de vie, aussi bien dans un objectif curatif que palliatif.

hyperthermie

Hyperthermie et survie

L’hyperthermie, utilisée comme traitement adjuvant à la radiothérapie, la chimiothérapie ou d’autres thérapies standard, a démontré des effets significatifs sur la survie globale (OS) des patients atteints de cancer. Plusieurs essais cliniques randomisés de Phase III et méta-analyses montrent que, dans certains cancers agressifs, son ajout aux protocoles classiques peut améliorer la survie de 20 %, 50 %, voire plus de 100 % dans des cas spécifiques. Ces bénéfices notables en survie s’obtiennent sans augmentation significative des effets secondaires graves (niveaux 3-4), les études confirmant que l’hyperthermie conserve un profil de tolérance favorable.

Exemples cliniques

Glioblastome multiforme : un essai Phase I/II a montré que l’hyperthermie, combinée à la méthode standard, doublait la survie à 2 ans (≈ 15 % → 31 %).

Cancer du pancréas : dans les formes résécables, l’essai HEAT indique une survie à 5 ans de 28,4 % avec hyperthermie contre 18,7 % sans — soit une amélioration relative d’environ 52 %. Dans les cas avancés, l’hyperthermie + chimiothérapie prolonge notablement la survie globale et la survie sans progression.

Sarcomes des tissus mous : l’essai EORTC 62961/ESHO-95 montre que l’ajout d’hyperthermie régionale à la chimiothérapie néoadjuvante double la durée de survie libre de maladie et améliore la survie à long terme.

Cancers de col de l’utérus, sein, tête-et-cou, rectum, vessie : dans ces types, plusieurs essais de Phase III ou méta-analyses rapportent des améliorations de l’OS, des taux de réponse complète (RC), des survies libres de récidive ou de maladie, et dans le cancer de la vessie, une réduction de la récidive après hyperthermie intravésicale.

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